320                MEMOIRES DE PIERRE DE L'ESTOILE.
et incapable de cette couronne. Ensuite il exhorte tous les catholiques qui suivent son parti de se soustraire de son obéissance, et de s'unir et réunir avec lui pour la conservation de la religion et de l'Etat : sans quoi il prévoit la ruine inévitable de la France,; puis il con­vie tout le parti de la Ligué d'envoyer leurs députez à Paris-au dix-septieme du mois prochain, pour en­semblement choisir sans passion, et sans respect de l'intérêt de qui que ce soit., le remede qu'ils jugeront en leurs consciences devoir être le plus utile pour la conservation de la religion et de l'Etat.
[janvier i 593.] Le samedi 1 janvier 1593, maistre Marin Cromé, conseiller au grand conseil, principal motif, aucteur et executeur de la penderie du feu pre­sident Brisson et des autres, et à ceste occasion reservé, par la declaration du duc de Maienne, pour lui estre fait et parfait son procés où on le pourroit trouver, fust descouvert à Paris par La Rue et Rabusseau, qui, lui voulant mettre la main sûr le colet, en furent em-peschés sous main par le duc de Maienne, lequel leur fist faire défenses d'en parler davantage, ni d'y toucher.
Le lundi quatrieme dudit mois, messieurs de Maienne et de Guise sortirent de Paris pour une entreprise qu'ils avoient sur le Roy, pour le surprendre à La Roche­guyon. Dont on dit que Sa Majesté estant advertie, se prist à rire, et dit ces mots : « Mon cousin de Maienne « est un grand capitaine; mais je me levé plus matin « que lui. »
Le mecredi sixieme de ce mois, le cardinal de Plai­sance receust le chappeau en l'eglise Nostre-Dame, par les mains du cardinal Pellevé.
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